En 2003, la SFP est devenue SFPIO : la fédération des sociétés régionales de parodontie française est née, après de longues heures de discussion. C’est grâce à la volonté déterminée de quelques-uns que nous avons réussi à passer outre les individualismes, les régionalismes, le parisianisme, l’universitarisme et tout autres formes de vision réductrice de ce que peut être une association à but non lucratif à caractère scientifique, pour établir les bases d’une nouvelle structure commune nationale. Beaucoup nous voyaient mourir avant d’exister, avec nos membres diminuant et notre spécialisation s’appauvrissant.
7 ans après, le bilan montre que la SFPIO a rempli son contrat : fédérer toutes les sociétés de parodontie de France, organiser des manifestations communes de haut niveau, laisser la place à chacun pour s’exprimer sur ces tribunes, collaborer avec l’industrie par un partenariat respectueux et conserver un climat de convivialité et de confraternité. En plus de tous ces objectifs, la société a établi son équilibre financier, par un contrôle des charges structurelles et un partage optimisé des dépenses et des recettes régionales et nationales. Face à l’évolution de la formation continue en France, qui voit se développer de plus en plus de structures professionnelles, directement liées à l’industrie, cette maturité financière est un point essentiel : elle garantit l’indépendance de la SFPIO en tant que société scientifique.
En devenant SFPIO, c’est également l’intégration de l’implantologie dans le domaine d’influence de la société qui est officialisée. Il faut se souvenir que c’est la SFP qui a était la première à inviter le professeur Branemark à présenter ses travaux en France et qui a contribué largement à la diffusion de l’implantologie vers nos confrères. Depuis l’implantologie est devenue une discipline à part entière dans le monde de l’odontologie, à la fois par son application clinique et dans le monde de l’enseignement initial et de la formation continue. L’implantologie dans une société de parodontologie, c’est avant tout défendre la notion de prise en charge globale de nos patients, l’implant étant un moyen thérapeutique, qui s’intègre dans une gestion optimum du capital dentaire et parodontal du malade. L’implantologie n’a pas fait disparaître la parodontologie, bien au contraire. Les études prospectives concernant la survie des implants montrent que les facteurs qui entraînent les pertes dentaires sont les mêmes que ceux qui contribuent à la perte des implants. La péri implantite est une pathologie fréquente, qui sera contrôlée par les mêmes techniques que celles qui permettent le traitement des parodontites. L’abord parodontal est un impératif incontournable de l’élaboration d’un plan de traitement incluant des implants.
En 2010, le praticien odontologiste se doit d’être un implantologiste parodontoconscient. Pour lui la SFPIO représente la solution pour une formation continue autonome et efficace.
Pascal Ambrosini Directeur de la publication